La fermeture de cette mercerie historique a fait naître bien des regrets voire de la colère chez quantité de Marseillais attachés à “leur” centre-ville. Mais le regain d’énergie qui circule dans les rues du quartier adjacent au cours Saint-Louis n’a pas épargné l’enseigne endormie. Cat va bientôt prendre le nom de “la Mercerie” et sera transformé en restaurant. “Les travaux n’ont pas encore commencé, affirme-t-on du côté des nouveaux occupants. Mais on espère ouvrir le plus vite possible”.
Aux commandes de ce nouveau rendez-vous, dont on sait à l’avance qu’il va redistribuer à lui seul les cartes de la restauration marseillaise, une association : la sommelière Laura Vidal, son compagnon le cuisinier d’origine britannique, Harry Cummins, et Julia Mitton, en charge au sein du trio “des comptes, de la gestion, de l’organisation financière”. Le Paris popup, comme ils se sont baptisés, est “né en décembre 2012 à Paris” explique Laura. “Nous travaillions avec Harry au Frenchie, le restaurant de Grégory Marchand et pendant nos jours de congés, nous investissions des lieux insolites, secrets, d’autres restaurants fermés, pour y organiser des événements éphémères, des petites fêtes aussi subites que spontanées” raconte la jeune femme.
A Londres, en 2012, la mode des pop-up, les fameux restaurants éphémères, battait son plein. Séduit, le jeune couple qui décide de pousser plus avant l’expérience, largue les amarres et vogue, au gré des propositions, du Japon à la Grande-Bretagne, de New-York au Maroc en passant par le Viêt Nam. La Provence manquait au parcours du chef et de la sommelière itinérants qui se sont arrimés à Arles voilà 3 étés. “Nous avons connu Arles à la suite d’une rencontre avec la propriétaire du Nord Pinus qui nous a sollicités pour venir travailler chez elle” raconte Laura Vidal. Fonctionnant “au feeling” sans jamais avoir mis les pieds là-bas, voici qu’ouvre très spontanément le Chardon : “On y accueille des cuisiniers en résidence et cet été nous avons aussi lancé le Chiringuito, une guinguette éphémère, là encore, dans la cour de l’ancien théâtre des Arlésiennes”…
“On a tout de suite aimé l’énergie, les gens et l’art de vivre dans le Sud, avance Laura Vidal. C’est pourquoi nous jetons l’ancre à Marseille définitivement. On a hésité avec Londres ou Paris et c’est Harry qui a proposé Marseille. Julia de l’Epicerie l’Idéal nous a parlé de la mercerie Cat. En regardant la vitrine, sans y entrer on a décidé de s’y installer. On n’a pas étudié la ville, on travaille au sentiment et nous avons toujours suivi nos impressions” sourit Vidal.
Les restaurateurs voyageurs vont donc se poser mais se gardent la possibilité d’aller cuisiner ailleurs, le temps de confier la Mercerie à un autre cuisinier baladeur. “Nous créerons des connexions avec des cuisiniers d’autres villes et d’autres pays pour qu’ils viennent en résidence à Marseille”. Avec une quarantaine de couverts, la fine équipe revendique un objectif : “Rendre les gens heureux, créer du bonheur et donner envie de venir chez nous”. Abandonnant quelques instants son sourire, Laura Vidal assure : “Nous sommes des gens sérieux avec une conscience professionnelle mais en conservant toujours… notre esprit festif”. Rendez-vous à la fin des travaux…
La Mercerie, 9, cours Saint-Louis, Marseille 1er.
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