
Il y a deux Aigues-Mortes ; la première se résume à une ville touristique proposant des faux-fillets grillés-frites à des touristes à la peau cramée par le soleil… Et puis il y a l’Aigues-Mortes des habitants qui squattent des petits troquets qui ne paient pas de mine et cachent leurs charmes. Jean-Marc et Sophie avaient promis de nous faire découvrir Papy Moïse, adresse familiale qui rime avec amicale. Moïse, c’était le grand-père de Benoît, aujourd’hui marié à Mélanie. De cette tribu, on nous explique qu’ils ont toujours été les poissonniers du village, de père en fils. On les a longtemps croisés sur les marchés de Nîmes, Saint-Gilles et Générac notamment. Aujourd’hui, ils travaillent avec leurs trois enfants et continuent à sourire à quiconque franchit le seuil de leur bouclard.
Le goût de la Camargue
Jolie table sous parasol dans la rue, une ardoise et des plats qui font saliver : salade de poulpe, bouquet de crevettes, palourdes persillées, soupe de poisson et escargots de mer envoient un signal clair. Rien de compliqué, du frais, du local et du fait maison. On n’a pas trouvé mieux pour savourer la Camargue, les marais salants et les remparts.




Un vin blanc s’impose ; de 24 à 28 € les flacons, Benoît respecte ses clients. Mon P’tit Pithon (bio, IGP côtes catalanes), Les Copines adorent (Mas du Chêne, IGP Gard) et Fleur de chardon (dom. de Medeilhan, IGP pays d’Oc) se tirent la bourre. Finalement ce sera Fleur de Chardon, un 100% chardonnay floral et minéral qui accompagnera la rouille du pêcheur, une salade de pommes de terre et poulpes liés à la rouille. Les huîtres de Camargue seront réservées aux amateurs de saveurs très iodées et les couteaux gratinés, chauds et croustillants, se partagent en trinquant. Les saveurs sont fraîches, franches et les plats sincères. Les Aigues-Mortais rigolent d’une table à l’autre, ça sent déjà les vacances.
Le mojito de Papy Moïse
Arrive le plateau avec les desserts et Benoît explique qu’ils proviennent de la boulangerie-pâtisserie de son cousin Poitavin, à la grand’ rue Jean-Jaurès. Un florentin (délicieux), un millefeuille (classique sans plus), un chou-chantilly (énorme) et le fameux gâteau au mojito. « C’est le mojito qu’il faut prendre, tout le monde l’adore », insistent Benoît et Jean-Marc. Le rhum imbibe la génoise, meringue, menthe, sorbet citron, tout est monté comme un vacherin, coquin et très malin.
Alors faut-il aller chez Papy Moïse ? Oui parce que vous vous attablerez dans la rue, parce que vous mangerez de bons produits sobrement travaillés, à l’intégrité conservée. Oui pour la carte des vins (dont les fameux vins des sables) et le très bon rapport qualité-prix qui prouve que Mélanie et Benoît nous aiment. Goûtez les gâteaux du cousin et soyez heureux ; vous verrez, ça le fait.
Papy Moïse, 7, rue Pasteur, 30220 Aigues-Mortes ; infos au 04 66 51 14 88. Carte 30 €.
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