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Le camion pizza est né au pied d’une barre d’immeubles du 12e arr.

Il s’appelait Jean Méritan et ses proches le surnommaient « Jeannot le Pizzaïolo » ; c’est lui qui, le premier, a eu l’idée de créer un camion pizza. Nous sommes en 1962 et, contrairement à ce qu’on vous fait croire sur le web, on ne mange guère de pizza qu’à Marseille et dans les très proches environs de la ville. L’expansion de ce plat napolitain en est à ses prémices. Jean Méritan est steward sur les bateaux en Méditerranée, c’est au cours d’un voyage en Espagne que son attention se porte sur des camionnettes-épiceries ambulantes qui apportent chez ceux qui ne peuvent se déplacer, une foule d’articles indispensables. A son retour à Marseille, Jean aménage un four sur une remorque et commence l’aventure ; l’installation est rudimentaire les pizzas sont préparées dans le camion et enfournées dans la remorque. Le succès est immédiat et très vite Jean Méritan aménage un « tube » Citroën HY, un utilitaire léger que la marque à produit en masse de 1948 à 1981.

camion pizza
Le camion pizza de Claude, place Estrangin

« Le camion à pizza est alors devenu un élément d’identité populaire se nourrissant du brassage culturel de Marseille et de sa capacité d’innovation frugale à même de délivrer une cuisine simple, bonne et bon marché au pied des immeubles », écrit l’anthropologue Sylvie Sanchez dans son livre « la Pizza Connexion » (CNRS éditions). Au fil des soirs de la semaine, Jeannot le Pizzaïolo s’installe sur les places de la ville et surtout au pied des barres d’immeubles récemment construits à l’écart du centre-ville. Tous les ingrédients sont réunis pour que l’expérience deviennent un phénomène de société durable. Premier lieu d’implantation : le centre commercial de Bois-Lemaître dans le 12e arrondissement. Pour la première fois les clients n’allaient plus à la pizzeria mais c’était la pizza qui venait à eux. C’est la conjonction entre une idée de génie et une nouvelle sociologie qui se dessine : les femmes sont de plus en plus nombreuses à travailler, le téléphone était rare dans les maisons et le surgelé n’existait pas encore…

+ 225 % en 4 ans
Entre 1962 et 1966, Marseille passe de 1 à 225 camions pizza. Dans le même temps, pour lutter contre l’anarchie qui grandit – parfois les violences qui accompagnent la « prise de possession d’un territoire » –  et pour empêcher le travail dissimulé, la profession décide de s’auto-discipliner en créant le premier syndicat marseillais de camion pizza.
Avec le temps et le succès aidant, ledit syndicat devient Syndicat des fabricants de pizza non sédentaires afin d’inclure dans son sein tous les pizzaïolo nomades de la région Provence-Alpes et Côte-d’Azur. Il achèvera sa métamorphose en 1973 en prenant la dénomination de Fédération nationale des artisans pizza en camion magasin (FNAPCM). Son siège sera tout naturellement basé à Marseille et, désormais, tout l’Hexagone regarde vers la Provence. C’est Marseille qui a donné le la en matière de protection de la profession.

Gare à l’indigestion

Pour lutter contre l’indigestion, la municipalité a décidé de limiter les implantations dès 2017. « Pas question de libérer de nouveaux espaces », tranchait dans Les Echos Marie-Louise Lota, adjointe déléguée aux emplacements publics. Avec l’installation des bornes poubelles, des emplacements vélo, la requalification des rues adaptées au tramway, les baraques à journaux et fleuristes, les terrasses de café, les emplacements se font rares. Seulement 52 licences sont délivrées. La mandature Gaudin a repris les rênes : plus question pour la FNAPCM de gérer les emplacements. A la mairie, c’est la division des marchés de détail, réorganisée en 2014, qui accueille les demandes d’installation de camion pizza.

Lire également le sujet sur l’essor mondial de la pizza depuis Marseille et New York ici.

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Allauch

► Ça y est, c’est fait. Corentin Torres, fondateur de la pâtisserie éponyme à la Pointe Rouge à Marseille annonce l’ouverture ce 25 mars d’une nouvelle adresse au centre commercial du jet d’eau à Allauch, 602 avenue du 7e régiment des tirailleurs algériens.  A quelques semaines de Pâques, on y retrouvera toute sa collection imaginée pour les fêtes pascales.

Marseille

► Savim de printemps, le bilan. L’édition 2023 du Savim qui s’est tenu du 17 au 20 mars a accueilli 38 000 visiteurs soit 10% de moins que l’édition de 2019 selon les organisateurs. Un chiffre en augmentation cependant de 25% par rapport à 2022. « Nous sommes très contents car nous retrouvons une courbe de progression très encourageante, se félicite Philippe Colonna. On a perdu un peu de monde avec les pénuries organisées d’essence mais il ne faut pas se plaindre, tous les voyants sont au vert pour l’édition d’automne qui se déroulera du 17 au 20 novembre ».

Mondial du rosé. L’union des œnologues de France organise le 19e concours Vinalies mondial du rosé, du 1er au 3 avril à Marseille. Ce concours unique valorise les plus beaux terroirs d’expression des vins rosés internationaux. Cette dégustation confronte les rosés du monde entier auprès d’un jury indépendant composé de plus de 60 œnologues et experts. Le concours met en lumière les dernières tendances du rosé sur les marchés étrangers. Les 1200 échantillons de vins sont dégustés à l’aveugle. Le Grand or, l’or et l’argent récompenseront les meilleures cuvées.

Châteauneuf-du-Pape

Les Printemps de Châteauneuf du Pape se dérouleront du vendredi 31 mars au dimanche 2 avril. Il reste encore quelques places pour les ateliers de dégustation, profitez en pour découvrir des vins d’exceptions, commentés par des sommeliers émérites.
• Vieux millésimes blancs, samedi 1 avril à 14h30
• Mets et vins avec Christophe Bolis, dimanche 2 avril à 11h30. Le repas sera signé par le chef Bolis du Café de France à Caderousse, accompagné d’une sélection d’accords parfaits avec des châteauneufs-du-pape.
• Initiation à la dégustation, samedi 1er avril à 11h et 15h. Tous les rudiments de la dégustation avec Danièle Reynaud.
• Initiation aux accords mets & vins, dimanche 2 avril à 11h30. Une approche de la compréhension par la technique des accords des mets et des vins pour vous inspirer dans vos prochaines aventures culinaires. Dégustation commentée par Danièle Reynaud.
• Dégustation géo-sensorielle, samedi 1 avril à 10h30 et 14h30. George Truc, œno-géologue amoureux des terroirs de Châteauneuf-du-Pape, vous propose de découvrir toute la richesse de l’appellation à travers une initiation à la dégustation géo-sensorielle au centre du village.
Pour plus d’infos, cliquez ici

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