Carnet de cave

Michaël Mas, sur les nouveaux chemins du cocktail

Michael Mas

Les époques se suivent et, après les chefs cuisiniers vedette, les pâtissiers et boulangers star, les sommeliers renommés, voici poindre les barmen de renom, surfant sur le revival du cocktail. Michaël Mas est de ceux-là. Passé par le Noga Hilton à Cannes, le Park Hayatt Paris-Vendôme aux côtés de Yann Daniel, l’actuel chef barman du Crillon, Michaël se souvient d’une très belle formation dans ces palaces, Yann Daniel lui ayant, par exemple, « donné toutes les armes du luxe ».

« Le bon barman est empathique, cool et professionnel. C’est-à-dire qu’il doit être un confident mais rester à sa place, il écoute sans jamais prendre position. Il doit aussi veiller à la bonne tenue et à l’ambiance de sa salle en veillant au placement des gens selon les affinités. On fait toujours attention pour que deux ou trois jeunes femmes qui sortent entre elles soient le moins importunées possibles par des gars qui sortent plus pour draguer que pour boire un cocktail ».
Michaël Mas travaille désormais en indépendant, « je fais du consulting, je crée des cartes adaptées aux établissements qui font appel à moi, je m’occupe de recrutement, de formation, j’aide au développement, jusqu’au choix de la verrerie, confie ce maître du shaker de 35 ans. Je travaille aussi pour certaines marques avec les services marketing et commercial dans le lancement de nouveaux produits ». La carrière solo de Michaël Mas a débuté lorsque Yann Daniel lui a conseillé d’aller « voir ailleurs, au-delà les murs des grandes maisons, pour flairer l’air du temps ».

« Ça coïncidait avec l’essor de l’Expérimental cocktail club qui a surfé sur le rebond de la mode du cocktail, relève Michaël Mas. Ils ont mis en exergue la culture du cocktail à l’anglo-saxonne en tournant le dos au prisme de l’association des barman de France ». Autre temps, autres mœurs, le cocktail n’est plus une démonstration technique où, bien sûr, prévalaient les assemblages et équilibres. « Désormais, nous devons répondre prioritairement à ce que le client demande aime », dit Michaël Mas. 

« Le cocktail, c’est une remise en cause permanente. La pierre angulaire de notre métier, c’est la relation client »

Michaël Mas, barman

Unanimement, les barmen saluent le retour aux basiques et classiques, « avec une tendance avérée à beaucoup de simplicité, moins de produits mais des produits sourcés très qualitatifs, à l’instar des alcools infusés et des cuissons sous-vide, analyse le barman marseillais. Le visuel est aussi devenu primordial, influence directe d’Instagram qui permet de diffuser facilement et gratuitement ses créations ». Au-delà du sourcing, le monde du cocktail cumule les points communs avec celui de la cuisine, « l’usage de techniques nouvelles. La fermentation naturelle, la gazéification, la clarification sont des savoir-faire de plus en plus partagés et je m’intéresse beaucoup aux moyens d’intégrer un goût par l’usage d’un corps gras. Par exemple, en ajoutant la saveur de lard fumé dans un bourbon, on obtient des choses superbes », sourit Michaël.

Avec des projets plein la tête, notamment l’ouverture prochaine d’un hôtel à Paris, sa collaboration foisonnante avec le Télégraphe à Toulon et ses ateliers cocktails à Marseille auprès des particuliers, Michaël Mas est surpris par l’essor du cocktail sans alcool, « des recettes très créatives, très intéressantes pour des résultats passionnants ». Une remise en cause permanente.

Contact au 06 32 38 40 91 et michaelmas.barconseil@gmail.com

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Marseille

► Savim de printemps, le bilan. L’édition 2023 du Savim qui s’est tenu du 17 au 20 mars a accueilli 38 000 visiteurs soit 10% de moins que l’édition de 2019 selon les organisateurs. Un chiffre en augmentation cependant de 25% par rapport à 2022. « Nous sommes très contents car nous retrouvons une courbe de progression très encourageante, se félicite Philippe Colonna. On a perdu un peu de monde avec les pénuries organisées d’essence mais il ne faut pas se plaindre, tous les voyants sont au vert pour l’édition d’automne qui se déroulera du 17 au 20 novembre ».

► Les IGP jugés. La 19e édition du concours national des vins à Indication géographique protégée (IGP) se déroulera à Marseille le 24 mars. Le concours est ouverts aux 76 IGP de France et plusieurs centaines de domaines passeront au crible d’un jury composé de cavistes, sommeliers et œnologues. Le grand Sud-Est réunit 9 IGP : Méditerranée, Ardèches, Alpilles, pays des Bouches-du-Rhône, coteaux des Baronnies, Collines rhodaniennes, Comtés rhodaniens, Drôme et Vaucluse. A elles neuf, elles pèsent pour 10% de la production nationale en IGP.

Châteauneuf-du-Pape

Les Printemps de Châteauneuf du Pape se dérouleront du vendredi 31 mars au dimanche 2 avril. Il reste encore quelques places pour les ateliers de dégustation, profitez en pour découvrir des vins d’exceptions, commentés par des sommeliers émérites.
• Vieux millésimes blancs, samedi 1 avril à 14h30
• Mets et vins avec Christophe Bolis, dimanche 2 avril à 11h30. Le repas sera signé par le chef Bolis du Café de France à Caderousse, accompagné d’une sélection d’accords parfaits avec des châteauneufs-du-pape.
• Initiation à la dégustation, samedi 1er avril à 11h et 15h. Tous les rudiments de la dégustation avec Danièle Reynaud.
• Initiation aux accords mets & vins, dimanche 2 avril à 11h30. Une approche de la compréhension par la technique des accords des mets et des vins pour vous inspirer dans vos prochaines aventures culinaires. Dégustation commentée par Danièle Reynaud.
• Dégustation géo-sensorielle, samedi 1 avril à 10h30 et 14h30. George Truc, œno-géologue amoureux des terroirs de Châteauneuf-du-Pape, vous propose de découvrir toute la richesse de l’appellation à travers une initiation à la dégustation géo-sensorielle au centre du village.
Pour plus d’infos, cliquez ici

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