
Il se dit rarement d’un restaurant qu’il ne fait pas son âge. Rien de plus vrai pourtant, avec Le Yen qui souffle, cette année ses 23 bougies. Le petit jeune en est resté à son concept des premières heures : la cuisine fusion. Fusion des écoles japonaise, thaï et balinaise, un grand souffle asiatique souffle sur cette salle avec le même capitaine des premières heures : Irfane Lesmana. Féru de cuisine française, Irfane surfe du sushi au ramen en passant par le Tigre qui pleure. Lesmana assure détester le fade au profit des couleurs et des mélanges d’herbes. Chez lui le visuel annonce les saveurs : c’est puissant, presque caractériel, courageux. En 23 ans, Leyen n’a jamais perdu le souffle et contribue au sourire de quelque 230 clients chaque jour. Porté par trois associés, Pierre-Jean Gaia, Christophe Castellani et Irfane Lesmana, le restaurant essaime. Après une ouverture à Aix en 2024, on annonce une inauguration à Nice fin octobre 2025, Toulon attend impatiemment son Yen pour mai 2026.

On pioche, à la carte, parmi les grands classiques : gyozas crevettes, tempura poulet sweet and chili, okonomiyaki fromage-bonite (sorte de pizza au poisson-fromage). Le riz coco en accompagnement est une rare surprise cuisinée au lait de coco et saté, un condiment mêlant cacahuète, gingembre, piment et oignon notamment. Les yakisobas (nouilles) au bœuf teppanyaki séduisent autant à la préparation, sautées à vif sur des plaques brûlantes, qu’à la dégustation.
Bientôt les fêtes de fin d’année (et corrélativement à l’ouverture d’un Le Yen à Nice), quelques plats d’exception rejoignent la carte à commencer par un vibrionnant carpaccio de thon rouge au caviar (citron vert et poudre de saté-cébettes et piment) ou de délicats sushis saumon mi-cuit ikura snackés. Finesse et délicatesse des assaisonnements, force de caractère, on est surpris par tant de lyrisme. Le filet de morue marinée miso-yusu-caviar crème de coco ravira les amateurs de saveurs évidentes. Plus délicat, le saumon teriyaki et ikura posé sur des nouilles soba marinées au crabe et huile de sésame frissonne des iodes des mers glacées du grand nord.




A l’heure du café ou du thé, on pourrait piocher dans un assortiment de mochis glacés sans aucun intérêt (fleur de cerisier, sésame noir, thé vert matcha). Préférez les mochis ganache choco voire les mango sticky rice, à l’unisson du reste de la carte. Du déjeuner bringueur aux tables d’affaires, tous les publics se côtoient. On croise aussi des familles qui apprennent aux minots à manier les baguettes, tout un spectacle. A des amis qui demandaient si « Le Yen c’est bon ? », on avait répondu que de toute éternité, tous nos repas pris là-bas (et il y en a eu un paquet 23 ans), avaient été très satisfaisants. Une fois encore, l’équipe ne déçoit personne, de la cuisine à la salle, on y déguste des plats rares qui s’illustrent par la justesse des assaisonnements et la recherche des équilibres. Les yeux fermés.
Le Yen, 58-60, avenue du Prado, Marseille 6e arr. ; infos au 04 91 53 00 09. Carte de 40 à 50 €.
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