
C’est le meilleur rapport qualité-prix du moment. Lancée voilà quelques mois par l’équipe du chef Sophian Jeloulli, l’idée d’un déjeuner plat-dessert-café à 23 € est en passe de relever son défi : fidéliser et accroître une clientèle en quête de convivialité et de bons petits plats rassurants. Chez Magâté, l’année 2025 sera placée sous le signe des valeurs sûres et d’une appétence pour les plats éternels, type paleron de bœuf braisé-jus corsé au vin rouge, échalotes et purée de pommes de terre à l’ail confit ou filet de daurade rôti au beurre noisette-embeurrée de chou frisé à l’orange. Au service, Alessandra fameuse dans sa préparation des crêpes Suzette en salle, en cuisine, Bakr, qui dresse les assiettes avec créativité. Silence en début de service, rires et discussions animées à l’heure des desserts : le millefeuille crème diplomate praliné noisette ou la mousse chocolat-crème de marron ont des effets euphorisants. On se lève de table à 14 heures, le cœur léger. L’équipe sourit lorsqu’on lui promet de revenir.
Magâté – Novotel Marseille Vieux-Port, 36, boulevard Charles Livon, Marseille 7e ; réservations 04 96 11 42 22. Déjeuner 23 €.
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Alessandra et Bakr, deux valeurs sûres chez Magâté

S’installe à Marseille en 2009
Son truc : un sourire permanent et un naturel évident « car ça plaît à tout le monde ».
Alessandra a longtemps été GO au Club Méditerranée puis à tout plaqué, pour vivre à Marseille « parce qu’on avait beaucoup de Marseillais au Club Med’ et que je m’entendais bien avec eux », raconte cette fille de Milan qui a préféré la chaleur marseillaise au « froid » de sa ville natale. « Je retrouve ici l’ambiance hôtelière du Club, travailler chez Magâté c’est différent d’un restaurant car c’est plus structuré et nos clients sont souvent des vacanciers et je me sens bien avec eux », lâche celle qui a servi notamment chez Laurent Guigui, au Grancafé, rue Jean-Mermoz. « Elle aime bien la tchatche, en cuisine, on compte beaucoup sur elle pour vendre un menu », dit Bakr. « On n’est pas des porteurs d’assiettes, nous devons apporter de la magie et mettre en valeur le travail des cuisines, je ne suis pas qu’une serveuse, appuie Alessandra. Quand Bakr nous dit qu’ils ont reçu des pièces exceptionnelles et qu’il faut les passer, c’est un challenge, une fierté de convaincre nos hôtes de les commander ». Alessandra pourrait-elle changer de vie ? « Non car parfois on travaille le matin d’autres, le soir, ce n’est jamais pareil ni avec les mêmes personnes, c’est plus instructif et motivant professionnellement ».
Fait du cheval à Cuges-les-Pins, « des petits concours en été et de la monte western », adore la cuisine asiatique (le Petit Angkor rue Sainte), on la croise chez Paule et Kopa (cours d’Estienne d’Orves), au Mont Liban (rue Sainte) et à la Casa di Mario (rue Sainte). Son auteur préféré : Stephen King.
Travaille au Novotel Marseille Vieux-Port depuis le 2 décembre 2019
Son truc : « Ma signature, c’est la toque noire, je la porte tout le temps, c’est ma façon à moi de me distinguer »
De lui, le chef Sophian Jellouli dit qu’il « est un excellent technicien » et ses collègues apprécient le caractère solaire de ce cuisinier de 29 ans qui a appris le métier au Maroc. « Pour parfaire mes études et clore mon cursus, je suis arrivé en France par le vol Casablanca/Nantes en 2016. J’ai tout de suite pris un train pour La Rochelle mais je ne m’y suis pas plu. La Rochelle c’est un peu le Nord pour moi, j’en suis parti pour faire la saison à Saint-Tropez et je suis arrivé à Marseille fin 2019 », souffle Bakr Tabti. Une installation qu’il n’a jamais regrettée : – Ici, il y a un esprit d’équipe, on travaille dans un environnement stable et je trouve qu’on dispose de plus de moyens dans un hôtel que dans un petit restaurant indépendant ». Apostrophant d’un œil rieur Alessandra, en charge du service en salle, Bakr assure se sentir « totalement libre dans le cadre des directives dictées par la direction (…) Pour être heureux dans son métier, il faut se lâcher, moi j’adore faire le dressage des assiettes Se faire plaisir c’est le seul moyen de faire plaisir aux clients ». Philosophe, Bakr assure qu’un client déçu est un client qui ne reviendra pas, « c’est pour ça qu’il faut tous les jours faire de son mieux ».
Fait un peu de sport, du running, du foot. On le croise au Tribeca di Mario (quai de la Mairie) chez Moon (burgers, avenue de la Corderie), chez süßes Frish (berliner kebab, ave Robert Schuman). Son livre, « plutôt un chef, Alain Passard ».
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