

La restauration marseillaise perdrait-elle son âme ? A lire la carte des restaurants, on serait tenté de le croire : bar à tapas aux Halles des voûtes de La Major, hamburgers tous azimuts à la carte des restaurants (les Gamins, Le Bobolivo), cuisine fusion (l’Orgasme) et orientale (le Taboulé, le Phénicia), sans parler des Sushi shop, Planet sushi et enseignes de fast-food qui pullulent (Quick, McDonald’s, KFC). Nécessaire ouverture au monde pour les uns, dramatique uniformisation pour les autres. Car le touriste qui vient visiter Marseille, il veut boire son café au comptoir des bars où le patron joue à la contrée, il veut manger une soupe au pistou, une bouillabaisse, des chichis, des panisses, des navettes. Et que lui propose-t-on ? L’ouverture d’un énième hamburger restaurant avec une bande d’ahuris dansant et clamant leur joie de manger ici les mêmes hamburgers qu’à Berlin ou Vladivostok. Est-il vraiment souhaitable de voir fleurir partout des Starbuck coffee en lieu et place de nos bars de quartier ? Que cherche-t-on, finalement, à rivaliser avec New York ou Paris ? Le combat est perdu d’avance, alors autant nous distinguer avec ce qui fait notre spécificité ! Le touriste vient et revient pour le ferry-boat qui n’existe nulle part ailleurs. Au lieu de lui proposer un marché de Noël rempli de merdes made in China et de « savons de Marseille » parfumés et colorés, ne devrait-on pas lui proposer la foire à l’ail et aux gargoulettes comme autrefois ? Pourquoi imiter les marchés de Noël d’Alsace alors que nous avons le marché aux santons ? C’est cette spécificité qu’il faut sauver, elle garantira l’avenir du centre-ville et de Marseille.
Il faut parfois s’échapper des sentiers battus… Pour un apéro marseillais, il faut aller Chez Gilda à la Plaine. Petites fritures (poulpes, calamars, gambas…), panisses à déguster au comptoir avec un verre de blanc, ou en face sur la terrasse du Petit Pernod. Les touristes adorent !