
A terroir d’exception classification d’exception ; les vignerons des côtes-de-Provence-La Londe ont décidé d’écrire un nouveau chapitre dans la longue histoire de leur appellation et d’entamer les démarches pour la reconnaissance en cru de leur dénomination géographique complémentaire (DGC).
Promouvoir leur appellation, mettre en exergue leur typicité et pousser toujours plus loin les curseurs de l’excellence. Les vignerons des côtes-de-Provence La Londe rêvent de « passer en cru » et se donnent les moyens de leurs ambitions. « Nos exigences qualitatives sont définies et nous travaillons sans relâche depuis 10 ans pour les conforter, il nous faut désormais construire notre notoriété », explique Olivier de Victor, représentant des vignerons côtes-de-Provence-La Londe.
Cette volonté résulte, selon le représentant des vignerons, d’une démarche collective entamée dès 2008. Il y a 17 ans, accompagnés des experts de l’Inao (Institut National de l’Origine et de la Qualité), ces derniers ont entamé le tour des parcelles viticoles qui couvrent les 4 communes de l’appellation : – De fait, nous avons mis en valeur ce terroir schisteux, un des rares terrains acides de Provence, sous influence maritime très prononcée, analyse Olivier de Victor. Cette situation géographique et géologique nous protège des coups de chaud, en été, et des coups de froid, en hiver. Cet équilibre se retrouve dans nos vins, frais, en tension, avec des notes rondes et suaves, des cuvées souvent soyeuses aux notes aromatiques très marquées ».
« Être cohérents, jouer collectif, s’inscrire dans la durée »
Olivier de Victor



La volonté de passer en cru est apparue voilà 7 ans. Elle impose des démarches complexes et longues, ce qui n’effraie pas Olivier de Victor : – Nous confortons notre association, nous voulons promouvoir le produit mais nous tenons, surtout, à nous structurer de façon pérenne. Nous voulons nous structurer de façon pérenne autour de notre terroir, fédérer nos exploitations familiales autour de valeurs fortes – cohésion, partage et convivialité – qui nous sont chères. »
« Le marché est stable mais dynamique en local. A l’export, on sauve les meubles »
Dans un climat économique relativement stable (les rouges et rosés marquent un peu le pas au profit des blancs), pourquoi passer en cru ? Parce que les blancs de La Londe représentent environ 20% du total de la production des Côtes de Provence. La belle et longue histoire de ce terroir avec cette couleur est un atout que les vignerons veulent exploiter.
Non loin du Var, dans les Bouches-du-Rhône, sur les contreforts de Sainte-Victoire, le 6 février 2025, les vignerons en DGC sainte-Victoire ont été les premiers en France à bénéficier de la mention « cru », beaucoup plus valorisante. Les amis varois ont vu dans cette heureuse nouvelle, l’incarnation de leurs ambitions : – Nous échangeons beaucoup avec nos collègues de sainte-victoire et nos pas s’inscrivent dans les leurs », assure Olivier de Victor. Si le calendrier des étapes est impossible à définir, il faut encore mener bien des chantiers avec l’Inao : – On se surprend à rêver d’un aboutissement d’ici 2 ans mais on ne veut rien presser, rien bâcler, comme dans l’élaboration d’un grand vin, il faut donner du temps au temps ».
Côtes de Provence-La Londe, 1 terroir pour 3 couleurs
Etendue sur 4 communes (Bormes-les-Mimosas, La Crau, Hyères et La Londe-les-Maures), l’appellation Côtes de Provence-La Londe fédère plus de 510 ha de vignes, cultivées par 30 domaines indépendants et 1 coopérative (réunissant 40 coopérateurs).
La Dénomination géographique complémentaire (DGC) côtes de Provence-La Londe est reconnue pour ses vins rosés et rouges en 2008. Les vins blancs sont intégrés et reconnus en 2016. Ainsi La Londe est le seul terroir à pouvoir revendiquer cette DGC sur les 3 couleurs ! Convaincus par la nécessaire préservation de leur terroir, les vignerons de l’appellation portent une attention particulière au respect de leurs sols. L’association mène des groupes de travail dédiés à l’agroécologie, la régénération des sols est une réalité depuis 20 ans et 83% des domaines de l’appellation sont labellisés bio et/ou Haute valeur environnementale.
Photos Château Figuière, et Marie Tabacchi




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