
De longs mois de travaux ont été nécessaires pour gommer le souvenir de la Casertane et c’est, finalement, en ce mois de novembre que Pinocchio a accueilli ses premiers clients. Dans la rue Francis-Davso, les parasols évoquent des tourbillons de glace nappés de coulis fraise. En salle, le four au fond, le comptoir à gauche de l’entrée, le long chemin de table à droite menant aux escaliers, suscitent une impression de grandeur et de clarté. Le décor et l’ambiance très léchés, trop parfaits, presque clinquants, ont encore besoin de « se faire » et peut-être passera-t-on de l’ambiance restaurant à celle d’une pizzeria patinée par les ans comme on les aime.
Pinocchio, tes pizzas sont bonnes
Quelques antipasti simples à partager (burrata, bruschetta jambon stracciatella), des insalata (di Parma, César) et un risotto aux cèpes crèmes de parmesan (ail, persil, noisettes) calmeront les appétits de ceux qui ne veulent pas de pizza. Au nombre de 16, elles se parent de sauce tomate voire de crème blanche et alignent des intitulés à l’infini à l’égal de l’Emilie Romagne (crème, mozza fior di latte, chiffonnade de mortadelle pistache, pesto pistache, éclats de pistache, olives taggiasche).


L’appli qui te donne une leçon d’éducation
Le serveur a été de bon conseil avec la pizza du jour, riche de mascarpone, crème, noix, olives taggiasche, jambon cru. La pizza est napolitaine avec sa pâte souple, ses trottoirs gonflés à bloc, plus chewy que croustillante. C’est une « napo » pure et dure, très éloignée des référents marseillais. La garniture est riche et la pizza suffit à elle-même pour un copieux déjeuner de semaine. Le service est présent, jamais pesant, avec cette pointe d’accent chantant qui promet que le « semifreddo pistache est comme tous les desserts : fait maison ». Il faudra attendre quelques minutes pour que la glace pistache gagne en onctuosité, contrastant avec la crème glacée chocolat. Des éclats de pistache croquent sous la dent, mêlés à une crème de nocciolata.
Rien ne traîne et on déjeune, dessert café compris, en moins d’une heure. Pour payer, c’est tout aussi efficace, avec un paiement par QR code. Tous les caractères de la pizzeria traditionnelle bordélique ont été sacrifiés sur l’autel de l’efficacité mais ce n’est pas dérangeant, ceux qui veulent traîner le peuvent. On paie par QR code et avant de retirer sa carte bleue, l’application nous remercie et nous conseille de dire merci et au-revoir au personnel en partant. Si les clients sont souvent grossiers, ce genre de petite admonestation prouve que les restaurateurs aussi ne sont pas exempts de reproches.
Pinocchio, 71, rue Francis-Davso, Marseille 1er ; infos 06 35 40 16. De 20 à 40 €.







Ajoute un commentaire