Marseille

Alicio Charoth, chef brésilien en résidence à Marseille.- Le chef Alicio Charoth de Salvator (Bahia au Brésil) est invité en résidence aux grandes Tables de la Criée du 4 au 22 août (du lundi au vendredi en soirée) et du 25 août au 5 septembre (du lundi au vendredi midi et soir). Alicio de Charoth propose de célébrer la Bahia profonde, ses saveurs, ses traditions, sa spiritualité et son héritage. Pour lui, la cuisine n’est pas seulement un plat, c’est une mémoire, un territoire et une résistance. Le restaurant devient le lieu d’expression d’une cuisine vivante, qui transmet les savoirs des anciens, des terreiros, des quilombos et des rues de Salvador jusqu’au Recôncavo et au Sertão bahianais.
A déguster absolument : le catado de crabe (chair mijotée aux épices, servie dans sa coquille et gratinée), la salade Matamoro (crevettes et mangue, sauce afrodisiaque), une moqueca de banane plantain (vegan), un agneau à la cachaça, inspiré des fermes bahianaises, avec pirão au lait. Sans oublier le Bobó de crevettes (purée de manioc aux crevettes, lait de coco, huile de dendê,  coriandre et piment).
A ne pas rater, c’est aux Grandes Tables de la Criée, quai de Rive-Neuve à partir du 4 août ; plats de 9 à 18 € ; carte 30 € env.

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Principauté de Monaco

Riviera Barbecue.- Avec sa vue imprenable sur la Méditerranée, le Fairmont Monte Carlo offre un cadre parfait pour se détendre et se ressourcer. Alors que l’été bat son plein, l’établissement dévoile son nouveau rendez-vous immanquable : le Riviera Barbecue qui permet de vivre l’expérience monégasque dans une atmosphère relaxante et dynamique à la fois. Chaque dimanche, les convives sont invités à savourer une cuisine ensoleillée autour d’un généreux buffet, où on déguste des entrées, un barbecue de viandes et de poissons grillés à la perfection par les chefs, avant de conclure sur une sélection de desserts raffinés et savoureux. Un Kids club encadré par des animateurs accueille les enfants pour des moments de jeux et d’activités en toute sécurité. Le Riviera Barbecue, c’est aussi une ambiance musicale en live pour ambiancer ces belles heures avec vue panoramique sur la principauté de Monaco.

Fairmont Monte Carlo, 12, avenue des Spélugues, Monte Carlo 98000, Monaco ; +377 93 50 65 00. Riviera Barbecue, tous les dimanches de 12h30 à 16h, à partir de 95 € par personne, 50 € pour les 6 à 12 ans (Kids club avec animatrices et service voiturier inclus).

Cannes

BEAU à Cannes.- Pensé comme une fusion entre esthétique mode, street culture et gastronomie décomplexée, BEAU casse les codes du fast-food traditionnel avec une expérience radicalement visuelle, élégante… et follement virale. A l’occasion de son ouverture à Cannes, l’enseigne Beau a demandé à Octave Marsal, l’un des designers les plus emblématiques d’Hermès, pour imaginer en édition limitée le packaging des boîtes à burger : un objet collector cristallisant la rencontre entre gastronomie, art et mode.
• 22, rue Latour-Maubourg, à Cannes. Ouverture le jeudi 31 juillet à partir de 21h.

 

Nice

Le Tout-Nice au Bocca Mar.– Où aller pour frimer cet été à Nice ? Au Bocca Mar ! Un restaurant de plage qui a tout misé sur son ambiance décontractée, festive, pieds dans l’eau, avec une ambiance musicale du mardi au dimanche. On y petit-déjeune de croissants farcis (mascarpone, fraises, crème de pistaches, caramel et noisettes), de jus détox, café, thés et granola. Déjeuners et dîners s’articulent autour de tentacules de poulpes, poitrine de porc, salade caprese, dorades, loups et côtes de bœuf. Les desserts ? Un Sundae à partager, une pavlova, un citron en 1000 morceaux. Prévoir de 60-80 € par convive quand même… On peut profiter de la plage mais il faudra passer par le site pour réserver son matelas car les galets niçois c’est sympa mais 5 minutes seulement.
Bocca mar, 15 Promenade des Anglais, 06000 Nice. De 9h à minuit. Réservation des transats sur les 3 dernières lignes de 9h à 11h. Petits chiens acceptés.

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Magazine

Jeannine Moréni, sa bouillabaisse et son cassoulet ont fait courir le Tout-Marseille

Jeannine MoréniSi les femmes sont aujourd’hui peu nombreuses en cuisine, il fut une époque où elles étaient rares. Jeannine Moréni a connu ce temps où, avec Anne-Sophie Pic, Reine Sammut, les toutes jeunes Hélène Darroze ou Ghislaine Arabian, elles étaient bien seules à porter l’étendard de la gastronomie au féminin. C’était l’époque où Marseille ne comptait même pas 10 bonnes tables, la ville écoutait Radio Service, c’étaient les années 80. De tout ceci Jeannine Moréni se souvient avec émotion. La « cuisinière bourgeoise », celle qui savait à nulle autre pareille préparer un chausson de langoustines au foie gras, un petit pâté de pintade aux cèpes, une cuisse de canard braisée aux petits oignons grelots caramélisés vit désormais dans le Gard ; elle a quitté Marseille pour se rapprocher de sa petite-fille.
Une conversation avec Madame Moréni, c’est ouvrir un livre des souvenirs sans jamais en atteindre l’épilogue. « Dans le Sud-Ouest, on dit qu’on mange dans le couan » rit-elle en tirant la chaise d’une table en coin de salle, dans un restaurant du Prado.
Après une courte période dans une agence immobilière, Jeannine et son époux, Jacques, ouvrent leur premier restaurant rue Sainte-Cécile dans le 5e arr. en 1979. « C’était la table d’Albret, raconte-t-elle. Un hommage à une partie de ma famille qui s’était convertie au protestantisme et qui s’était déplacée dans le Lot-et-Garonne ». Jacky et Jeannine y passeront 10 ans. « Ensuite, nous nous sommes déplacés à la rue Sainte, avec le Patalain de Suzanne Quaglia juste en face de chez nous ». Revendiquant un gros quart corse et un petit quart breton, « même si j’adore les crêpes au beurre salé et les ortensias », Jeannine est née à Marseille, rue des Bons Enfants.

Jeannine, qui fut pourtant inscrite à l’Etat-Civil au prénom de Jeanne, raconte avec joie son père né à Beyrouth et baptisé à l’église Saint-Louis des Français ; elle est fière de son arrière-grand-père d’origine crétoise, Honoré Phalix, qui fut commandant du port de Beyrouth, à la fin du XIXe.

Jeannine Moréni« Lorsque les clients qui venaient manger aux Echevins me disaient qu’ils faisaient un régime, je leur répondais toujours : – Vous faites le régime avant et après votre repas chez moi !' ». Tout en feuilletant le livre d’or des Echevins, si la nostalgie point à la lecture des dédicaces de Marcello Mastroianni, Bertrand Blier, Alexandre Jardin, Victoria Abril ou Gérard Jugnot, la tristesse n’est pas de mise : « Il y a aussi eu Pierre Dac, Jacques Weber, Emir Kusturica, Jacques Audiard et… le prince Edward d’Angleterre, regarde, il a signé là » dit-elle en tapotant la page immaculée. Racontant que Francis-le-Belge « était un Monsieur toujours très élégant mais il a toujours refusé de signer le livre d’or », Jeannine assure que chez elle, « le personnel était bien nourri. C’étaient mes petits et une fois qu’ils avaient eu le CAP, je ne les lâchais que si on leur avait trouvé une bonne maison ». Ils arrivaient à 15 ans ; un jour, un orphelin de 9 ans a même atterri aux Echevins.

Au gré du repas, les noms défilent : les frères Minguella, Zanaboni, Galligani, René Alloin, Georges Bataille, Jean-Paul Passédat et la voisine « d’en face », Suzanne Quaglia. « Il y avait aussi les soeurs Laffitte et les Arcenaulx… Ça c’est un lieu » souffle Jeannine presqu’admirative. Quant à la cuisine d’aujourd’hui, si elle est fière de voir la ville progresser et gagner en notoriété, Jeannine Moréni confie son agacement face aux recettes déstructurées ou revisitées : « Qu’on commence déjà par bien faire une recette, ce sera déjà pas mal » dit-elle. La bouillabaisse, les pieds-paquets… on venait de loin pour goûter et commenter avec Jacky l’une des cent bouteilles de whisky dont le patron était un grand amateur. « On connaissait chacun de nos clients mais aujourd’hui, les rangs s’éclaircissent autour de moi », susurre Jeannine. Et puis le samedi 19 mars 2005 est arrivé. Jeannine et Jacky, dans les dernières semaines précédant leur départ des Echevins, ont invité amis et clients. Les dernières Demoiselles, spécialité de volaille du Sud-Ouest qu’elle était la seule à cuisiner, ont été servies et les Moréni ont « tiré le rideau ». Jeannine a conservé son livre d’or, des coupures de presse, des photos et des cartes sur lesquelles les intitulés de plats donnent à rêver. A la seule différence de la monnaie, on parlait en francs à l’époque, rien n’a changé : on mange encore des cassoulets au confit de canard et saucisse toulousaine et des pavés de saumon rôtis à la peau sauce légère au poivre vert mais des assiettes comme celles de Jeannine, il n’y en a plus.