
L’histoire d’une institution se confond souvent avec celle d’une famille et des chefs qui en ont porté les cartes. On a toujours bien mangé chez Léopold, une brasserie à mi-chemin entre le cours Mirabeau et la gare, une adresse qui tient son nom de l’un de ses anciens propriétaires, Léopold Bonnet. Tombés dans l’escarcelle de la famille Germain – et du groupe Dimacco – par ailleurs propriétaire de l’hôtel Bleu à Carry et de l’hôtel Liautaud à Cassis, le Saint-Christophe et le Léopold ont fait l’objet d’une longue, très longue rénovation. « Léo » s’est réveillé en cet été 2025, et déjà, le chef Mathieu Vastel donne la pleine mesure de sa passion pour le style brasserie.
Brasserie Léopold et 100% fait maison
A la carte, des monuments à partager (rosbeef en chiffonnade sauce tartare, goujonnettes de merlu) ou à savourer solo. Aux classiques tarama et blinis au sarrasin (préparés par la brigade), on préférera l’œuf meurette-crémeux épinards, croustillant, salé et nappé d’un très intense jus réduit de veau sur une duxelle de champignons de paris noisettés. Le pâté en croûte aux arômes beurrés s’embourgeoise d’une garniture de cochon et foie gras irréprochables.




« Tout, tout, tout est fait maison », assure le chef Vastel ; des jus de viandes aux sauces crémées, des jus tranchés à l’huile de cébettes, en passant par la cuisson sur carcasses, à basse température, de ce monumental filet de poulet aux morilles sauce vin jaune. Passé par quelques fermes-auberges normandes, le resto La Marée et chez Clément à Paris, Mathieu Vastel en a gardé le goût d’une cuisine de brasserie, souvent technique mais plantureuse, généreuse, opulente à l’image de la saucisse (elle aussi faite sur place)-purée façon Robuchon et de ce filet de bar-jus de coquillages crème de cresson.




On peut y aller les yeux fermés
Le pâtissier Benoît Legeart partage les mêmes orientations à coups de crème brûlée, de profiteroles et pavlova aux pêches. On se croirait chez Escoffier. D’un baba au rhum, aérien comme un nuage, on retiendra cette crème montée aux zestes de citron ; du millefeuille, on admirera la densité de la crème vanillée et le croustillant d’un feuilletage caramélisé et… beurré. Le café pointe le bout de sa cuillère, le soleil brille sur Aix-en-Provence.


Alors faut-il réserver son couvert chez Léopold ? Oui car on sent de la connivence entre le chef Vastel, 39 ans, et son second, Antoine Dreano (ex-Ritz Paris et ex-Grande Cascade). Le pâtissier Legeart vient en complément jouer une partition très traditionnelle. Le chef l’a promis, il ajoutera à sa carte dans les semaines qui viennent quelques grands marqueurs provençaux comme les pieds-paquets, les petits farcis, des plats d’anthologie qui ancreront le Léopold sur sa terre. Formé notamment par Mathias Dandine, on sait que le Normand a compris tout l’intérêt à jouer aussi en local. Une très belle adresse, aixoise dans le style et la façon, qui doit beaucoup aussi à Alexandre Bunel, le directeur du restaurant. La brasserie Léopold est revenue.
Brasserie Léopold – hôtel Saint-Christophe, 2, avenue Victor Hugo, 13100 Aix-en-Provence ; infos 04 51 68 14 14. Carte de 50 à 60 €.
Plats du dimanche pour 2 ou 4 pers. 55 € env. à réserver 24 h à l’avance. Cocktails de 12 à 16 €.
Egalement sur Insta.




Il faut que cet établissement change son fusil d’épaule sinon ils vont prendre le bouillon….
On n’est pas à Paris…