
De son tout nouveau restaurant, Florian Costantino dit de Kima qu’il est un « restaurant méditerranéen d’inspiration grecque ». Une séduisante approche pour cette adresse qui s’inspire pêle-mêle des tavernes contemporaines athéniennes et des troquets disséminés sur les quais des îles des Cyclades. Murs blancs, niches décorées de poteries « à l’antique », terre cuite, bois : le décor fusionne avec la carte, Kima assume son ambiance rêvée et idéalisée. En cuisine, ouverte sur la salle, Chak Mazari met en assiettes – une vaisselle de porcelaine blanche et des caquelons, gamelles et autres plats de service argentés – des recettes rustiques, aux saveurs franches.
Keftédès (boulettes de veau sauce tomate), feta croustillante à la menthe-miel et pistaches, dolma (feuilles de vigne) yaourt à la menthe et haloumi grillé (avec yaourt, meil et menthe) se croisent et partagent à plusieurs. En version plus perso, les plats (rigatoni au pastourma et au fromage de mizithra), sont copieux et ouverts sur mare nostrum à l’instar des vongole salmorejo (crème à base de mie de pain) – poireaux fondants, feta et noisettes torréfiées. Et un dessert ? La mousse choco-fleur de sel et huile de Kalamata devrait séduire.




Un vrai coup de cœur pour les sfakianopites garnis d’épinards et de câpres. Le petit pain tout alvéolé se coupe au couteau et à la fourchette, se tartine de crème d’anchois. Un savoureux assemblage de saveurs acides (câpres) et herbacées, aux relents fugaces d’amertume, teinté de salinité marine. Le gyros est garni de gambas charnues et d’aïoli, enrichi d’une vinaigrette aux agrumes, salade de moutarde : on partage, on se lèche les doigts, les sourires apparaissent. Florent promettait un régal avec son agneau de 7 heures, et il n’a pas menti. La viande est confite, fondante, accompagnée d’une purée de butternut parsemée de cubes de citron confit. L’ensemble est chaleureux comme un soleil d’hiver, joyeux comme un repas entre amis. Grèce et Méditerranée se combinent dans un excellentissime tiramisu pistache où les boudoirs ont été remplacés par les rouleaux de Caprice (une gaufrette papadopoulos roulée et garnie de chocolat) imbibés. Idéal avec un expresso.
Alors faut-il aller chez Kima ? Oui si vous aimez les restaurants qui racontent une histoire, portée par une expérience familiale. Oui parce que la carte, pour être simple, n’en a pas moins été pensée, réfléchie et travaillée à partir de produits grecs dûment sélectionnés. Oui parce qu’au fil des services, Florent incarne son restaurant et quand on y a dîné une fois, on ne veut plus y retourner « que si Flo est là ». Une très agréable table, hautement recommandable car la Grèce, sans renier son folklore, est en train de prouver au monde entier qu’elle aussi, a su prendre le train en marche de la gastronomie d’aujourd’hui.
Kima, 24, place aux Huiles, Marseille 1er ; Carte 30-40 €. Sélection de vins grecs.
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